→ « Apprendre à… Apprendre ! »
D’après Stanislas Dehaene, neuroscientifique de renom, la grande faculté du cerveau humain est sa plasticité. Nous internalisons dans notre cerveau une modélisation du monde extérieur. Apprendre, c’est ajuster certains paramètres et donc cette représentation.
Apprendre c’est réduire l’imprévisible, et c’est ce que notre cerveau recherche en permanence. C’est un professionnel des statistiques qui cherche à tout prédire au plus juste !
Stanislas Dehaene définit 4 piliers à un bon apprentissage :
- L’attention
- L’engagement actif
- Le retour sur erreur
- La consolidation
Si ces 4 piliers font sens, je m’aperçois que nous sommes loin de les utiliser pleinement.
L’attention
C’est ce qui nous permet de nous focaliser sur une information. L’attention est indispensable à l’apprentissage. Quand elle est mal orientée, cela bloque l’apprentissage. L’auteur prend l’exemple d’une classe trop décorée : l’enfant aura du mal à se concentrer sur un objectif, car il y aura trop d’éléments par ailleurs qui vont attirer son attention.
S’attacher l’attention de notre interlocuteur passe par le contact visuel et verbal, mais également nécessite que nous soyons précis dans nos objectifs.
L’engagement actif
C’est là que vous vous souvenez des mots de vos professeurs sur votre bulletin “ne participe pas assez en classe”. Enfant je n’ai jamais compris pourquoi cela était aussi important. Maintenant si !
La passivité ne nous permet pas d’apprendre. Il faut s’engager, explorer, approfondir, faire preuve de curiosité pour apprendre.
Attention ! il s’agit d’un savant dosage entre proposer du contenu trop simple qui sera considéré comme monotone, et du contenu trop complexe qui nous poussera à l’abandon.
L’idéal d’après Stanislas Dehaene, est de mettre en place “une pédagogie structurée mais qui encourage la créativité en laissant entendre qu’il reste mille choses à découvrir”.
Le retour sur erreur
À l’école comme dans le monde professionnel, on parle beaucoup du droit à l’erreur.
Il s’avère que pour notre cerveau, aucun apprentissage n’est possible en l’absence d’un signal d’erreur ! Mais pour autant, ce qui compte, ce n’est pas tant de se tromper, que l’importance de la surprise provoquée entre ce que nous constatons, et ce que nous avions modélisé.
La qualité et la précision du feedback sont essentielles pour l’apprentissage.
Plutôt que de ne faire “que” relire sa théorie, il convient de la tester régulièrement pour valider notre apprentissage. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est important à l’école d’avoir des interrogations régulièrement.
Il est également nécessaire d’espacer les apprentissages. Mieux vaut 15mn par jour que deux heures d’un coup. On le dit, mais il est prouvé scientifiquement que l’apprentissage se fait mieux de cette façon.
Out les formations concentrées sur 3 jours, et sans test régulier ni participation active !
La consolidation
Elle se fait concrètement pendant notre sommeil. Notre cerveau n’apprend rien la nuit, cependant, il retraite toutes les informations vues la journée. Voilà pourquoi le sommeil est important, et qu’il faut laisser les enfants dormir. Plus particulièrement les adolescents, qui pendant cette période de leur vie décalent leur sommeil en se couchant et se levant plus tard. C’est normal, laissons-les dormir !
De la même façon prenons soin de notre sommeil. Car il impacte nos capacités d’apprentissage mais pas que…
Si nous prenions plus en compte les découvertes de la neuroscience sur le fonctionnement de notre cerveau, nous serions bien plus performants dans notre apprentissage. Sans parler de notre système éducatif, il y a des choses à faire dans la formation professionnelle. Nous avons une large marge de progressions, il est temps d’y aller !
→ Ref : Apprendre de Stanislas Dehaene