→ « Sois fort, le driver préféré des entrepreneurs ? »
Et pourtant, j’ai quelques doutes sur son efficacité.
J’échange régulièrement avec plusieurs entrepreneurs pour qui tout va bien, ils ont un ou des projets, leur entreprise se développe. Une situation que certains pourraient envier. Et pourtant, je sens parfois poindre cette fatigue, une baisse d’énergie, un “coup de mou”.
Ils me parlent de leurs « petites » difficultés très diverses :
- Exprimer leurs besoins à leurs banquiers et avoir de la réactivité
- Déléguer des tâches plus ou moins sympas, mais pour lesquelles ils n’ont pas de valeur ajoutée et qui n’est pas leur “zone de génie”
- Montrer qu’ils débordent d’énergie alors qu’ils doivent être sur tous les fronts
- Garder pour eux le fait qu’ils sont épuisés, que ça soit vis à vis de leur environnement pro ou perso
Quand je leur demande, au-delà du business, comment toi tu vas ? J’ai des réponses assez similaires : “quand le business va on ne va pas se plaindre “ ou encore : “ y en a qui ont des vrais/plus graves problèmes donc je vais pas me plaindre” etc.
→ Comme si faire part d’un état émotionnel était une plainte. Comme s’il fallait que tout aille vraiment mal (et sois pire que les autres) pour pouvoir se plaindre.
J’aimerais donc remettre quelques pendules à la bonne heure !
Tout d’abord, chef d’entreprise ou pas, nous avons le droit de ressentir des émotions. Elles sont utiles, car elles nous renseignent sur notre état, sur comment nous vivons nos expériences. Les écouter est essentiel pour prendre soin de soi. Un coup de blues, que le ciel soit bleu ou pas, ça arrive. Et ça fait du bien, dans ces moments-là, de prendre un temps de pause, souffler et repartir.
S’écouter ne veut pas dire qu’on est un flemmard ou un faible. Cela veut juste dire que nous sommes alignés avec notre corps et c’est plutôt un signe de bonne santé !
S’écouter quand on est fatigué est aussi important. Le faire tout de suite nous permet de faire une pause de 20mn de temps en temps. Attendre trop longtemps c’est prendre le risque de ne pas pouvoir sortir de son lit un jour entier ou plus. Croyez-moi cela vous fera perdre bien plus de temps ! Quand j’en fais trop sans m’écouter, une bonne migraine me rattrape et m’oblige à rester coucher quelques heures, ou une journée entière… Pas terrible comme résultat.
Par ailleurs la comparaison à l’autre ne vous fera pas vous sentir mieux. Si vous avez une baisse de moral, vous avez beau vous dire que pour d’autres la vie est pire, je doute que cela soit d’un grand réconfort. A moins que vous soyez un brin sadique… Ce qui ne doit pas représenter une majorité de la population (enfin, j’espère !). En revanche, s’autoriser à accueillir ce coup de moins bien, va vous permettre 2 choses :
Identifier un truc qui vous dérange et que vous n’avez pas intellectualisé, mais que vous avez ressenti,
Prendre un temps pour vous, pour repartir sur du mieux, alors que nier un état de mal être à tendance à le faire durer…
J’aurais beaucoup de choses à dire sur le sujet. Je l’ai déjà écrit et je le ré écrit, un entrepreneur a le droit de gérer son business tout en prenant soin de son bien-être. Se connecter à ses émotions et ses ressentis, c’est aussi ce que l’on fait quand on suit son instinct sur un projet ou une opportunité business. Pourquoi ne pas le faire pour soi-même ?
Je milite pour un entrepreneuriat et une vie équilibrée où je prends soin de moi autant que des autres.
→ Et vous, team sois fort ou pas que ?
