→ « Et si on négociait avec nos problèmes ? »
Connaissez-vous les pratiques narratives ? Elles sont vraiment intéressantes pour changer d’angle de vision. J’apprécie particulièrement les conversations externalisantes qui nous permettent de regarder The problème droit dans les yeux. Parce que comme son nom l’indique, on externalise le problème. Nous ne sommes plus le problème.
Il a son identité propre, dissociée de nous. Rien que ça, ça fait du bien ! De mon point de vue c’est une des pratiques narratives la plus simple d’accès. Et c’est assez puissant.
Pour faire le lien avec Process Thérapie, je l’ai notamment utilisé avec le profil energiseur. Ce type de personnalité très créatif est assez preneur de la méthodologie.
Si je devais résumer en 4 étapes (que je n’ai pas inventée car se sont les étapes dessinées par son créateur M White) :
- Donner vie au problème : Si vous deviez le décrire, il serait comment ? Au-delà du grand ou petit ! Un peu comme créer un Golem (ceux qui savent savent).
L’idée c’est de donner une description assez riche de la situation et du problème. Vous avez de grandes chances d’être dans le bon quand vous passez par une étape de personnalisation du problème. C’est comme ça que ma première cliente sur le sujet a appelé son problème « gênance ». C’est une première étape vers l’externalisation.
- Continuer cette externalisation histoire d’avoir une idée assez précise de quand/où le problème se manifeste. Avec qui. Bref, tous les détails de situation qui nous permettent d’explorer l’influence du problème.
Si je reprends mon exemple, nous avons exploré les moments où gênance était là, avec qui, s’il y avait un fait générateur etc. On a vraiment pris le temps du détail.
- Évaluer les effets du problème sur votre vie
Qu’est ce que le problème vous fait faire ? Comment vous influence-t-il ? Êtes-vous d’accord avec ça ? Et comment vous sentez vous par rapport à ça ?
Par exemple ; quand gênance est là, ma cliente voulait éviter une personne, devenait rapidement irritable, voir désagréable avec ladite personne (et les personnes autour…).
- Justifier votre point de vue sur le problème.
Est-ce que vous trouvez ça bien ou pas ? Quels sont les bénéfices positifs et négatifs que vous tirez de la situation ? Si le problème est là, c’est qu’il est utile, il vous sert à quelque chose. Mais il amène aussi avec lui son lot de contrainte. Finalement, vous en voulez ou pas de gênance ?
→ Mais pourquoi ça marche ?
✔ D’abord, parce que vous allez arrêter pendant un instant de vous dire que le problème vient de vous. Vous l’avez sorti de vous, vous lui parlez, ce n’est pas vous. Je vous vois arriver de loin : je ne dis pas que vous n’en avez pas la responsabilité. Mais le traiter comme ça permet de changer d’angle de vue, et bien entendu, de prendre du recul. Cela évite que le problème devienne votre identité. Parce qu’il ne vous définit pas. Il y a une différence entre être timide et vous sentir gêné avec telle personne dans tel type de situation. Et du coup on ne vous enferme pas dans une case. Vous ne vous enfermez pas dans une case.
✔ Ensuite parce que vous allez lui donner la parole. Il est là pour une bonne raison. Il a une intention positive. Et c’est intéressant de chercher ce que ce comportement/cette réaction vous apporte comme bénéfice. Et surtout ça vous donne l’occasion de verbaliser clairement que vous n’êtes pas d’accord, car cela apporte aussi des choses moins positives dont vous ne voulez pas/plus.
Ces deux éléments vous permettent de négocier, entre vous et vous, un équilibre plus souhaitable. Bien entendu, le plus simple est d’être accompagné dans cette démarche. Mais il est tout à fait possible, de vous prendre un moment pour vous et de vous lancer dans cette discussion, à cœur ouvert avec votre problème. Cet outil s’utilise en thérapie, mais pas que… Et lors de mes accompagnements je le trouve très utile.
Essayez, et dites-moi ce que vous en pensez !