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→ « Nouveaux objectifs… Ou pas ? »

Le début d’année arrive, et avec lui, son lot d’articles sur “bilan année x, objectifs pour la nouvelle année”.

Quelque part, ça en devient presque pressurisant. Il nous faut absolument ces objectifs pour faire les choses “BIEN”.

Personnellement, je trouve ça assez pénible. Surtout quand en Ressources Humaines, cela va de pair avec “l’entretien annuel d’évaluation” des collaborateurs. De quoi vous donner envie de rester dans l’année passée. On est d’accord, ce n’est pas possible. Alors quoi ? On ferme les yeux et on attend que ça passe ?

Et si on voyait les choses autrement ?

D’abord, en matière de feedback/auto feedback, je suis pour une pratique continue d’outils. Ce n’est pas en fin d’année, ou en début d’année que je veux me dire que j’ai bien fait ou pas bien fait telle ou telle chose. Et surtout ce n’est pas six mois après que je me pose la question de redéfinir mon chemin de route, ma façon de faire, après un succès ou un échec.

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En vérité, le cheminement se fait à chaque pas. Alors non, je ne me demande pas à chaque seconde “mais où vais-je poser le pied après” ou “le chemin est truffé de pierres, mes chaussures glissent, comment vais-je faire ?”.

Il y a de la réaction “rapide” : grâce à l’expérience acquise, je me trompe moins de paires de chaussure au démarrage, et j’ai même une paire de rechanges dans le sac. Donc je peux réagir plus vite et mieux aux évènements qui m’entourent.

Mais surtout, ce qui me semble essentiel, c’est de connaître le cap. Où est-ce que je veux aller ? Où est-ce que je veux emmener mes collaborateurs, mon équipe… ? On parle souvent de Vision, et de mission. Tous les bons consultants vous diront qu’il faut se poser cette question quand vous démarrez/rachetez/ donnez un nouvel élan à votre business. Ça me fait un peu le même effet que “entretien annuel d’évaluation”. J’ai trop entendu ces mots. Sans qu’on leur donne un véritable sens.

En tant qu’entrepreneuse et femme de terrain, j’ai besoin que cela soit pragmatique. Je n’ai pas le temps de faire des envolées lyriques. Alors quoi, je n’ai ni vision ni mission ? Ah, mais j’ai un cap ! La vérité, c’est que dedans j’y mets un peu la même chose… Mais ça m’apparaît plus concret. En clair, je sais là où je veux arriver, et pourquoi je veux y aller. Le chemin peut changer, je vais peut-être devoir contourner des obstacles, les escalader, ou trouver des raccourcis. C’est ce qu’on appelle l’agilité (encore un mot à la mode). Mais le cap, je le connais. Et c’est bien ça l’essentiel.

Les objectifs sont comme les pas sur le chemin, je me fixe le premier, éventuellement le deuxième, j’ai quelques étapes en tête. Mais la vérité, c’est qu’ils bougent. En fonction de ce que j’apprends, de mon environnement, des personnes que je croise. J’ai finalement arrêté les « to do list » à rallonge, et les dizaines de plannings. Je m’autorise à réagir. Et comme j’ai le cap, de l’expérience, plein de ressources, j’ai de quoi tenir fermement le gouvernail pour arriver à bon port.

Et peut-être…. Je dis bien peut être, que dans quelques temps, le cap changera. Soit parce que j’ai l’ai atteint, soit parce qu’il s’est dessiné autre chose entre temps. Et ça n’est pas bien grave.

Et les autres alors ? Les équipes, les collaborateurs, ils ne sont pas dans ma tête. Et tout le monde dit « pour les motiver il faut leur donner de la visibilité sur là où on va ». Tout ça en oubliant, que le monde est mouvant, que tout change tout le temps et que nous devons réinventer la carte à tellement souvent ! Comme si on devait leur donner un chemin tout tracé, net, éclairé, une petite main pour les accompagner, une petite voix pour les rassurer. Tout du long.

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→ Quand on regarde tout ça, et bien on se dit que finalement l’ambiance au sein d’une équipe est souvent le reflet direct de la façon dont elle est gérée…

Personnellement je pense que les personnes de mon équipe sont des adultes : ils sont autonomes et responsables. Je peux échanger avec eux, sur ce que je vis, comment je le vis, ce que je vois comme cap. Ils ont certainement leur propre cap, et il est intéressant d’échanger sur comment nos chemins vont s’entremêler un bout de temps. Ils sont aussi assez grands pour dire quand ils ont besoin de moi et comment. Et dans ces moments-là, on prend le temps d’échanger. Et je donne beaucoup de moi et d’informations. Parce que le chemin se coconstruit en coresponsabilité. Chacun y met ce qu’il veut et parfois ce qu’il peut.

Alors oui, quand on est “chef” on a bien entendu son mot dire sur le prochain pas, le chemin à emprunter etc. Mais si on échange en toute transparence, régulièrement avec ses collaborateurs, il est assez rare que la carte ne se dessine pas en consensus. Et si une personne veut emprunter un chemin qu’on sait ne pas être le meilleur, il faut parfois accepter de lui laisser l’emprunter, pour qu’il se fasse sa propre expérience, et qu’il devienne meilleur, demain, dans le tracé de carte. Avec un peu de bol c’est lui qui aura raison et on aura tout gagné.

Et les objectifs dans tout ça ? Et bien… Tous les ans j’ai en tête une feuille de route, je fais des entretiens annuels à mes collaborateurs (ben oui quand même…). Mais je sais clairement que ce qui les fait avancer c’est quand chaque semaine, lors de notre réunion d’équipe je mets en lumières les évènements importants, et ce qu’on doit vraiment atteindre dans les mois à venir. En ce moment on est focus “automatisation des processus”. Eux et moi savons pourquoi c’est important et on y travaille ensemble.

Je l’avais déjà dans le viseur lors des derniers entretiens annuels, mais les priorités ont bougé et nous avons aussi fait d’autres choses avant. Ce n’est pas grave. Personne n’a loupé ses objectifs pour autant.

Et en tant qu’entrepreneuse alors ? Le cap est clair aussi : donner plus d’élan à mon activité d’accompagnement d’entrepreneur(e)s. J’ai fait un business plan, que j’ai modifié 15 fois. Je commencerai sans doute l’année en le modifiant encore. Mais surtout je vais travailler à préciser mon offre et la façon dont je travaille, en allant à la rencontre d’autre entrepreneur(e)s. Après, j’ai aussi découvert un nouvel outil plutôt sympa pour fixer les objectifs et qui va un peu plus loin que le SMART que l’on ne présente plus…

Promis, je vous en parle bientôt parce que ça vaut toujours le coup de découvrir une pratique « bateau » sous un nouvel angle !

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